des mots de lectrices et de lecteurs
Laetita B.
J'ai terminé au calme Une part d'ombre la semaine passée. J'y ai rencontré avec douceur et effroi parfois des visages connus d'une époque particulière, cette difficulté de grandir femme dans un monde dont les regards étaient souvent des prisons, la sensation omniprésente d'une âme millénaire empêchée par un âge terrestre trop jeune.
J'ai beaucoup aimé cette plongée dans une écriture dont j'ai reconnu certains paysages et découvert un rythme, une intériorité, une violence aussi qui ont mis du relief à mon cheminement avec le texte.
Je garde au cœur les rendez-vous avec le Dr Lamad, le sommeil non pas comme une fuite mais comme une réparation autorisée, le rituel du châle, la parole médecine et liberté, la bienveillance enfin, la faiblesse humaine qui rôde, la chute. La lettre adressée par Alba au vieil homme m'a parue être une immense émancipation. Elle m'a rappelée cette première fois où l'on ose, en tant que femme, dire "je".
Merci pour ce beau cadeau et bravo pour le travail d'horlogère menée sur ce texte qui nous prend par la main pour un éveil au monde initiatique, en évitant l'écueil de la complaisance aux personnages. Tout au fil de cette lecture, j'ai eu la sensation d'être "à bonne distance" d'une histoire entre intime et universel.
Sylvie
Ce roman m'a beaucoup touché, bouleversé.
Incandescente est la lumière qui vient éclairer cette "part d'ombre" qui existe en chacune et chacun de nous. Elle brûle le masque et permet de la trouver et de la reconnaître.
En traversant ce livre au côté des personnages, j'ai reconnu certains moments de mon adolescence, si difficile à vivre, comme tant d'autres ! J'ai reconnu des précipices que nous longions sans tomber. Sans doute ne nous étions nous pas aperçus de la profondeur du vide ?
Ce roman me permet de comprendre à quel point tout ce qui nous arrive, le meilleur
comme le pire, nous construit et nous aide à nous réaliser.
Je referme ce livre apaisée et confiante, car peu à peu il ma aidée à cerner ma propre part d'ombre et peut-être surtout à me rendre compte que je n'étais pas seule.
Je l'ai lu lentement, pressentant ma frustration lorsque j'atteindrais la dernière page. Comme à mon habitude, j'avais pris un crayon à papier en l'ouvrant pour souligner les phrases où entourer les paragraphes que je voulais relire. Mais très vite je m'en suis débarrassé.
C'est tout le roman que je veux relire et me laisser à nouveau bercer par son rythme
ou secouer par les images, les ressentis qu'il provoque, pour me permettre d'apprécier davantage toute sa complexité et sa poésie.
"Une part d'ombre" est un très beau roman que je vous souhaite de lire. Que vous
soyez un homme ou une femme, ne passez pas à côté de ce livre là !
Votre roman, est une très belle leçon de vie.
Merci Rachel, infiniment, de l'avoir écrit !
Claire
Voilà , c est fini , comme chaque fois , quand je termine un roman que j'aime , je me
sens orpheline. Mais la, je sais que dans peu de temps je me plongerai à nouveau dans la vie, les sensations, les émotions d’Alba et d’Alex.
Merci infiniment, grâce à votre style si particulier, descriptions ciselées, transcription des sensations, des émotions, les âmes sont mises à nu, toute en légèreté.
Bien sûr je suis amoureuse de ces 2 personnes, d'Alex même avec ses perversions
et d'Alba dans laquelle on se retrouve même si on ne lui ressemble pas .
Quelle sensualité dans l'écriture !
Alba , j'attends le reste de ta vie.
Rafic
Chère Rachel D.
Je connaissais déjà la finesse de votre plume par les légendes accompagnant les photos de Reza, mais là ! J’ai avalé votre roman par petites gorgées, lecture muette d’abord, et puis souvent retour à voix haute pour l’agencement, le phrasé des mots.
Cette adolescente emmurée dans un corps trop vite formé qui l’embarrasse, une âme fragile parce qu’intrusive, ce garçon plus âgé qui souffle le chaud et le froid (idem le psy censé la reconstruire), cette découverte de l’éros dans un hammam de Casablanca, la richesse d’évocation du détail apparemment futile, des scènes brodées en décors et en souffle. La découverte à 16 ans des effluves d’orient qui (je le sais) vont proliférer plus tard dans cette trilogie. La tante Olympe avec tous ses atours alors que sa propre mère les a déjà perdus.
Tellement bien ciselés. Une œuvre intimiste. J’attends avec impatience la suite.
Petite question d’écrivain qui a beaucoup peiné, bataillé, avec la structure de son travail (oui moi aussi, j’ai écrit un roman édité à Beyrouth en 2015 que j’apporterai à notre prochaine rencontre). Pourquoi avez vous senti le besoin d’introduire le journal d’Alba plutôt que de l’intégrer dans le roman à la 3 e personne ?
Alba ? Quand j’ai découvert le prénom que tu vous avez donné à votre héroïne m’est revenue en mémoire la théorie, ou les mystères qu’évoque Jung sur les «synchronicités». (...) Et, cerise sur le gâteau… Dans mon bouquin dont l’héroïne est ma mère (sous le prénom d’Amalia) celle-ci s’appelle en réalité Alba !
À part juger ce roman attachant, donnant toutes les couleurs à la part d’ombre qu’en dire de plus Dr Jung ?
Soha
"Une part d’ombre" m’a touché, ému et bien plus! votre écriture est un poème qui ne cesse de surprendre par sa beauté et intelligence. Il est bouleversant par sa justesse et sa générosité. Cette emprise du premier amour, les déchirures, le doute et j’en passe. J’ai été bercée par cette littérature qui me réconcilie avec plein de romans. J’attends impatiemment de plonger dans cette trilogie.
Mabrouk Rachel ❤️
Jacques
Bonjour Rachel,
J'ai terminé votre livre "Une part d'ombre" (...) Précision qui s'impose : je ne me mets pas dans la posture d'un critique littéraire, je n'en ai évidemment ni la compétence ni
l'intention. Je n'ai pas de culture livresque, littéraire. Je lis peu de romans... J'ai lu le votre avec un regard bienveillant (...). La bienveillance n'a rien àvoir avec la complaisance (j'ai eu à le rappeler avec fermeté parfois aux salariés(es) de Semailles en parcours d'insertion ou permanents.)
mais je tenais à re-situer d'où je vous écris. En fait comme un simple lecteur, "interprète" comme le dit joliment Alex à Alba ( page 210) en lui contant la légende des "bibliothèques murmurées".
Je le regrette. J'aimerai en cet instant avoir la légitimité, l'autorité d'un regard critique reconnu parce que j'ai aimé lire ce livre.
Je le trouve très bien écrit. J'aime son style. Ses phrases courtes qui donnent un rythme soutenu quelles que soient les situations traversées par les personnages. J'aime les descriptions du contexte, de l’atmosphère, des lieux d'une scène qu'elle se situe dans la rue, une chambre, un quartier, un hammam...vous donnez à lire avec précision,
densité, justesse, bref avec talent là où évoluent tes acteurs. Je le trouve aussi bien construit. Les allées et venues dans le temps sont bien maitrisées. Il est ponctué de citations ou de réflexions sur un grand nombre d'auteurs( mais sans trop) qu'il soient écrivains ou philosophes. Çà permet au lecteur là aussi; de s'échapper de l'intrigue
et lui ouvre des réflexions plus personnelles. Ça traduit également un travail conséquent de recherche, de lecture, de travail. Et c'est à saluer. Il est également une ode à la lecture, à cet univers du livre.
L'intrigue, venons y. L'errance de deux êtres en construction/déconstruction parfois inondés de soleil ensemble, séparément, parfois aux prises avec leur part d'ombre où plongés dans un tunnel, une nuit sans lune et là aussi ensemble ou séparément. Leur
cheminement est le leur. D'autres personnages gravitent autour d'eux leur apportant tantôt la paix tantôt la guerre.
Le Tout se tient. On plonge dans leur étrangeté, leurs contradictions, on se demande comment cela va tourner même si le lecteur peut ne pas partager les chemins pris par l'un ou l'autre à des moments. Mais cette "infidélité" par rapport au texte est l'un des privilèges du lecteur, il n'en condamne pas l'auteur pour autant.
Dans cette distance dévolue au lecteur, il y a des passages que j'ai moins aimés comme l'épisode d'Alba enceinte, la conversion subite d'Alex au catholicisme, l'ambivalence d'Alba après le viol qu'elle a subi conjointement de son amant et du Roumain..J'aurais espéré aussi une issue plus heureuse de la relation entre Alba et son vieux psychanalyste.
Mais ces considérations personnelles n’enlèvent rien à la qualité de votre écriture. Ces différents épisodes sont d'ailleurs tout aussi bien écrits que les autres. Là on est dans le pouvoir (et fort heureusement) de l'auteur.
Mon seul point d'ombre est le titre de cette saga située dans trois époques bien distinctes: "Le Débâtissement du Monde". D'abord je n'en comprends pas vraiment le sens. Est ce que cela à a voir avec une déconstruction / reconstruction, comme l'effondrement du mur de Berlin, évoqué à la fin peut le laisser entendre?
Autre questionnement c'est le lien avec le monde (débâtit ou pas) dans ce premier tome. Pour le coup les personnages n'en font peu cas. Ils fonctionnent en vase clos pris dans leurs tourbillons. Mais cela à mon sens ne nuit pas au récit et à la profondeur de leur histoire. Je comprends bien que dans le deuxième tome avec les yeux de Dora le monde extérieur sera plus présent.
J'attends la suite avec impatience.
Geneviève
Ce que tu produis, écris et construis est si riche et puissant qu’il ne peut être reconnu que comme une évidence.
Ton livre, je le lis lentement chaque jour, après la sieste. Je m’en imprègne, il m’émeut, me ramène à des périodes âpres de ma vie de jeune fille. Signe de la force de ton écriture qui ravive, en miroir, nos sensations et nos parts d’ombre.
Odile
C’est troublant de vous lire.
De percevoir des morceaux de ce que vous êtes, de ce que vous avait vécu et de la manière dont l’écriture fait son oeuvre.
Quel cheminement que celui d’Alba !
Quel souffle de vie !
J’ai adoré sentir sa force dans les décisions prises pdt les 7 jours et après avec son psy.
Ce carnet jeté et le sien acheté pour ouvrir la voie / la voix aux mots.
J’attends avec impatience la suite qui va nous emmener loin.
Laetitia
Quel roman, quelle histoire que celle d'Alba, pris avec elle nous sommes amour dans son vertige et ses découvertes. Ses souvenirs et son futur. Son présent et ses particules. Grand bravo, belle plume. Et j'aime cette phrase "Il faut s'appliquer à vivre, toujours. Ne pas céder à la tentation de l'absence. Tu comprends?"
Agnès
J’ai laissé Alba avant-hier soir, me suis endormie heureuse de l’issue de ces 7
ans, de ces 7 jours. Les retournements dans les dernières pages sont remarquables, je me suis laissée surprendre entre gravité, espièglerie (le psy :) j’ai adoré ) - et une immense tendresse.
L'écriture est puissante, elle laisse entendre le palpitement de nos vies...
Marie France
Votre écriture et votre style sont stupéfiants de précision et de pouvoir d'évocation. Ciselés dans le marbre, d'une exigence extrême, d'un phrasé inouï. Une forme de perfection.
Mais, que s'est-il passé pour que ce récit m'ait tellement révulsée au point que j'en ai refusé, évité une lecture complète et détaillée ( même si j'en ai achevé la lecture) ?
Une œuvre renvoie toujours à soi-même et je ne vais pas me prêter à une introspection
scabreuse.
Cette description, ce décryptage minutieux d'une relation a provoqué en moi deux types de dégoûts ( cet orthographe est moins violent et plus proche de ma pensée) :
celui d'un milieu social qui ne sera jamais le mien et qui me renvoie à une forme
d'asservissement subi , un fossé de classe que rien ne comblera.
Celui d'une autopsie des sentiments les plus profonds à laquelle il m'est insupportable
d'assister.
Cela n'enlève rien à la qualité littéraire de l'œuvre et au succès qu'elle va rencontrer. Ni bien au contraire au courage de l'entreprise. Mais cette histoire provoque chez moi un rejet profond, force de rejet qui témoigne d'ailleurs de la puissance du récit.
Continuez sans fléchir.
Catherine (correctrice du livre)
Chère Rachel,
J’ai été stupéfaite de la rapidité de l’imprimerie à concrétiser ce beau projet en voyant la maquette dont Laurent a publié la photo sur son site.
C’est avec plaisir que je continuerai avec vous pour la suite, en prenant peut-être un peu plus de temps… pour laisser « fleurir » la prose et écouter les mots.
Votre texte était dense, mon travail doit s’adapter.
Bon vent à Alba et Alex !
Chantal
Je suis en lecture de ton livre que je trouve très intense et très fort en sensation de vie. on en parlera un jour de vive voix. Je pense que la force vient du fait que vous n'écrivez pas qu’avec la plume mais avec votre
ressenti profond, je dirais même charnel de la vie...
Marlène
tout le monde le sait : pour danser il ne faut pas vouloir danser. Pour écrire, il ne faut pas vouloir écrire.On ne veut pas écrire, on écrit.
d'une certaine façon le livre s'écrit malgré la volonté de l'écrire.
il s'écrit dans l'écriture même, comme une échappée. Quand je danse, je danse disait Montaigne.
Edmond
Le premier Orient » m’a passionné, emporté !!!
Marie L. Rachel D. est une fine observatrice du monde extérieur comme intérieur : les descriptions de l'univers dans lequel évoluent Alba et Alex, de Casablanca à Paris, sont d'une belle justesse, autant dans les lieux et les ambiances que dans les sensations et les émotions. le mélange de narration à la 3e personne, de lettres et d'extraits de journaux intimes, donne une consistance à son héroïne, adulte avant l'heure et perdue dans ce décalage au monde, et dont le lecteur devient l'oreille attentive. Très hâte de connaître son évolution dans le tome suivant...